Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jane austen - Page 7

  • Persuasion 2022

    Pin it!

    persuasion 2022,persuasion,jane austen,jane austen france,jane austen is my wonderland,dakota johnson,carrie cracknell,cosmo jarvis,henry golding  Par où commencer... Peut-être par un petit avertissement : si vous ne prenez pas ce film pour ce qu'il est, un film Netflix des années 2020 post Emma d'Autumn de Wilde et post Bridgerton, vous ne pourrez pas profiter de ce qu'il a à offrir. Et n'oubliez pas que Jane Austen elle-même avait un grand sens de l'humour et ne manquait pas d'ouverture d'esprit !

       Alors oui, nous sommes dans une modernisation. Si le roman se déroule toujours sous la Régence, le casting est pourtant colorblind, Anne s'adresse directement à nous du début à la fin, les costumes, les manières et le langage des personnages sont modernisés. C'est peut-être le choix qui choque le plus d'ailleurs, celui de rester sous la Régence mais d'utiliser un langage actuel. Ce sont des choix que je n'aurais pas fait moi-même mais qui, au final, ne me dérangent pas (si l'on exclut peut-être une ou deux phrases) et que je trouve même très audacieux. C'est assumé et je préfère donc cela aux adaptations qui se présentent comme authentiques et qui sont pourtant bourrées d'anachronismes (et elles le sont presque toutes !). Un vent de fraîcheur souffle sur Jane Austen.

    persuasion 2022,persuasion,jane austen,jane austen france,jane austen is my wonderland,dakota johnson,carrie cracknell,cosmo jarvis,henry golding

       De toutes façons, autant vous le dire tout de suite, mon avis est positif dans l'ensemble. Il y a des maladresses, des scènes que je n'ai pas apprécié du tout, mais ça ne m'a pas gâché le film.

      Alors, qu'est-ce que j'ai aimé ? Pour commencer, l'aspect visuel du film : les décors, les paysages, les couleurs, les détails soignés. Nombreux sont ceux qui soulignent l'esprit du roman et c'estpersuasion 2022,persuasion,jane austen,jane austen france,jane austen is my wonderland,dakota johnson,carrie cracknell,cosmo jarvis,henry golding très appréciable. L'intrigue est respectée et les marqueurs importants sont bien là, avec des scènes très réussies comme celle dans la forêt avec les neveux d'Anne. 

       J'ai ri. Vraiment. Et ça fait du bien. L'humour permet de véhiculer de nombreuses idées que l'on retrouve également dans le roman, parfois peut-être de façon trop explicite, ou maladroite, mais dans un film, aussi court qui plus est, mettre les pieds dans le plat fait gagner du temps j'imagine. Et pour autant, la mélancolie est bien là (cette scène du bain, je pourrais pleurer).

      J'ai également aimé le casting dans sa grande majorité. Mary, jouée par Mia McKenna-Bruce, est odieusement parfaite, avec des répliques savoureuses (pourtant aucune n'est tirée du livre). C'est le cas également d'Harville (Edward Bluemel) ou encore de Sir Elliot (Richard E. Grant). Dakota est, à mon sens, une excellente Anne, à la fois drôle et persuasion 2022,persuasion,jane austen,jane austen france,jane austen is my wonderland,dakota johnson,carrie cracknell,cosmo jarvis,henry goldingextrêmement touchante, beaucoup plus proche du roman que les précédentes à mon sens, contrairement à ce que beaucoup pensent. Et Cosmo Jarvis, qui remplit la très lourde tâche de passer après Rupert Penry-Jones, s'en sort plutôt bien. Mention spéciale au petit lapin qui ne sert à rien mais qui est 'so cute'.

       Enfin, j'ai aimé les passages romantiques, très justement dosés, et très doux, la fin, la lettre, autant de choses que j'avais trouvé ratées dans les adaptations précédentes. La scène de baiser est magnifique (ça nous change de 2007) et les expressions sur le visage de Cosmo Jarvis à ce moment-là montent pour moi à quel point il aurait pu être un excellent Capitaine si seulement on lui en avait vraiment laissé l'occasion.

       Ça fait déjà beaucoup de raisons de regarder et d'apprécier cette adaptation, non ? Alors, qu'est-ce que je n'ai pas aimé ? Qu'est-ce que j'ai même détesté ?! Les quatre scènes complètement ridicules. La pire de toutes étant sûrement celle qui se déroule à table, lorsqu'Anne parle de la demande en mariage de Charles (la bonne nouvelle, c'est que presque tout ce qu'il y a de pire est déjà dans la bande-annonce !). Pour moi, il n'y a rien à sauver dans ces scènes, elles n'apportent rien, me mettent mal à l'aise, ne sont pas dans l'esprit du roman et ne correspondent pas à Anne.persuasion 2022,persuasion,jane austen,jane austen france,jane austen is my wonderland,dakota johnson,carrie cracknell,cosmo jarvis,henry golding De plus, choisir de tourner l'héroïne en ridicule, c'est pour moi le choix de la facilité et un choix largement éculé ! Et cela donne l'impression que la réalisatrice a eu un peu de mal au départ à trouver le ton du film. C'est peut-être voulu cela dit, car chaque lieu (Kellynch Hall, Uppercross, Lyme, Bath) a un ton différent, ce qui est très interessant en terme d'évolution de l'intrigue mais la partie se déroulant à Uppercross restera celle que je trouve la moins réussie

       Après, bien sûr, il y a une myriade de petites choses que j'aurais voulues différentes : plus de colère chez Wentworth, moins de négligé, plus d'évolution dans leur relation, une scène de la plage qui arrive trop tôt, plus de place pour le couple en fait... On peut toujours critiquer sans fin une oeuvre avec un peu de mauvaise volonté, et je vais sûrement relire Persuasion et revoir toutes les adaptations pour affiner mon avis mais en résumé, j'ai aimé.

    persuasion 2022,persuasion,jane austen,jane austen france,jane austen is my wonderland,dakota johnson,carrie cracknell,cosmo jarvis,henry golding

     

    Articles à venir :

     

       Nota Bene sur la version française : Après avoir regardé à nouveau Persuasion hier, j'ai voulu tenté la version doublée pour juger de ce que beaucoup de janéites françaises ont finalement visionné. Et même en gardant à l'esprit qu'un doublage, comme une traduction, est un travail très difficile, ce n'est rien de dire que la surprise n'était pas bonne.

       Le doublage n'est pas soigné, aucun effort n'a été fait pour coller aux voix des acteurs et on y perd indéniablement pour les rôles d'Anne, de Mary ou de Lady Russell par exemple. Pire, le jeu de l'actrice qui double Anne n'est absolument pas à la hauteur de celui de Dakota, pour moi, cela saute aux yeux.

       Mais surtout, surtout, le texte est un non sens absolu. Les traducteurs ont choisi un langage soutenu qui va à l'encontre de la vision de la réalisatrice et des scénaristes, et un vouvoiement pour tous les personnages, y compris entre les soeurs. Pour une adaptation résolument moderne, c'est un choix plus qu'étonnant, qui plombe le rythme et l'effet voulu. Je ne peux donc que vous conseiller de regarder cette adaptation en VO.

  • Raison, Orgueil et Persuasion

    Pin it!

    persuasion, Jane Austen, anne Elliot, captain wentworth, Jane Austen  Anne a-t-elle eu tort de refuser d'épouser le Capitaine Wentworth à 20 ans ? D'un seul et même cri du coeur, nous avons tous envie de crier "Oui". Et pourtant...

       Plus j'y pense, plus je connais le roman et Jane Austen elle-même, moins la réponse me paraît si évidente. En fait, j'en viens même plutôt à penser qu'elle a fait le bon choix, et également que c'est l'idée défendue par l'auteur. Regardons ça d'un peu plus près, voulez-vous ?

        1. Le contexte : le refus du père d'Anne de la voir épouser le jeune Frédérick Wentworth (ou du moins de la soutenir dans ce choix) relève purement et simplement de l'égoïsme et de la vanité. Celui de sa marraine repose sur des arguments bien différents. Certes, l'argent n'y est pas étranger, mais c'est une variable que les femmes de l'époque ne pouvaient vraiment pas se permettre de négliger. Imaginons qu'Anne et Frederick se marient, qu'elle tombe enceinte, qu'il parte en mer et périsse. Que serait-il advenu de la pauvre Anne et de son enfant... Je comprends qu'une personne qui l'aime, qui a veillé sur elle depuis la mort de sa mère, n'ait pas envisagée sereinement cette union.

       2. La Persuasion : Anne est-elle vraiment cette petite chose fragile qui s'est laissée persuader d'abandonner l'amour de sa vie ? Ou est-elle une jeune femme raisonnable, intelligente, qui trouvait difficile de se marier dans ces conditions et contre l'avis de sa famille et qui peut-être, je dis bien peut-être, s'attendait à ce que son fiancé se batte un peu plus pour elle... J'en profite d'ailleurs pour rappeler que "Persuasion" n'est pas le titre choisi par l'auteur.

    persuasion, Jane Austen, anne Elliot, captain wentworth, Jane Austen

       3. L'Orgueil : On pourrait penser que l'orgueil est ici du côté des Elliot mais Frederick n'est pas tout blanc dans l'histoire. Il aurait pu se démener, prouver à Anne qu'il était digne d'elle, lui proposer de longues fiançailles, revenir une fois qu'il aurait eu les moyens d'entretenir une famille mais s'il ne fait rien de tout cela, c'est qu'il est blessé dans son orgueil.

       4. Le point de vue de l'auteur : alors avec Jane Austen, l'ironie, les sous-entendus, c'est peut-être difficile de savoir qui elle juge responsable mais analysons les faits : Anne a beaucoup souffert, elle s'est un peu éteinte mais elle semble en même temps en paix avec sa décision, et résiliante.  D'un autre côté, nous avons le Capitaine qui commence par l'insulter, se montre froid avec elle, flirte sans retenue avec une jeune femme et clame haut et fort qu'il aime les caractères décidés. Et quels sont les conséquences de ses actes ? Une jeune femme frôle la mort et lui, échappe de justesse à un mariage dont il ne veut pas. Pour moi, il est assez facile de deviner ce que pense l'auteur sur la conduite de l'un et de l'autre.

       5. Jane Austen : enfin, j'ai toujours fait un parallèle entre Persuasion et ce que l'on suppose être l'histoire d'amour de jeunesse de Jane Austen avec Tom Lefroy. Pour moi, c'est comme si elle exprimait à travers ce roman, comme j'en ai déjà parlé dans un article précédent, la façon dont elle aurait aimé que les choses se terminent pour elle. Tom Lefroy lui, une fois sa situation établie, n'est jamais revenu pour épouser Jane. Il me semble aussi aujourd'hui, qu'avec beaucoup de mélancolie, dans un texte qu'elle a écrit quelques moins avant sa mort, elle exprime à quel point elle comprend ce que cette union aurait eu d'imprudent...

       6. La conclusion : et si tout cela ne vous a pas convaincu, je vous invite à relire la fin du roman et la discussion d'Anne et Frederick précisément sur ces sujets.

     

       Alors, pensez-vous toujours qu'Anne a eu tort de dire non au Capitaine ? 

    persuasion, Jane Austen, anne Elliot, captain wentworth, Jane Austen

  • À la Table de Jane Austen de Robert Tuesley Anderson

    Pin it!

    à la table de jane austen,jane austen,jane austen france,livre de cuisine,robert tuesley andersonTitre : À la Table de Jane Austen

    Auteur : Robert Tuesley Anderson

    Langue : Français

    Genre : Livre de Cuisine

    Note : 5/5

     

       On pourrait croire qu'il s'agit d'un énième livre de cuisine tout bête, on aurait tort ! Mais je commence par l'évidence : ce livre est magnifique. La couverture, le dos, les illustrations, les photos, tout est soigné, un vrai régal pour les yeux, c'est plutôt un bon début pour un livre de cuisine, non ?

       Quant au contenu, il est extrêmement riche. Vous n'y trouverez pas seulement de quoi cuisiner mais véritablement de quoi lire, avec tout ce qu'il faut savoir sur la nourriture et les traditions qui l'entourent à l'époque géorgienne, comme l'heure des repas, la mode du pique-nique... Et tout cela relié en permanence à l'oeuvre ou la vie de Jane Austen. Tout simplement passionnant.

       Côté recettes (enfin, me direz-vous) : nombre d'entre elles m'ont parue appétissantes, réalisables, au goût du jour, variées (on ne se cantonne pas à la cuisine anglaise). J'ai d'ailleurs prévu de tester deux ou trois petites pâtisseries ce week-end. Les mesures sont traduites, les ingrédients accessibles et il y en a pour tous les goûts, toutes les saisons, du chaud, du froid, des boissons et même quelques recettes végétariennes.

      Les (tous petits) regrets : deux anecdotes sont utilisées à deux reprises, une autre me paraît tout bêtement fausse, et le choix de traduire "gentry" par "petite noblesse" ne m'emballe pas mais ce sont vraiment des détails. J'aurais également beaucoup aimé avoir un petit mot de (ou sur) l'auteur lui-même à la fin.

       Voilà, il ne reste plus qu'à se lancer et à déguster !

     

    Et si vous voulez ajouter "À la Table de Jane Austen" à votre PAL, c'est par ici

  • Ladies of the House de Lauren Edmondson

    Pin it!

    Jane Austen, ladies of the house, Lauren Edmonson, austenerie, raison et sentiments, sense and sensibility, réécriture moderneTitre : Ladies of the House

    Auteur : Lauren Edmondson

    Langue : Anglais

    Genre : Réécriture Moderne

    Roman : Raison et Sentiments

    Note : 3,5/5

     

       Alors que la famille Richardson commémore la disparition de leur père et mari, le sénateur Gregory Richardson, le scandale ne trouve pas de meilleur moment pour éclater. Il serait mort dans les bras dans sa maîtresse, et pire encore, il aurait détourné de l'argent public pendant des années !

       Ce que j'ai trouvé très interessant, c'est le choix du cadre pour la transposition, la haute société de Washington et le milieu politique. Je trouve non seulement que cela fonctionne très bien mais également que c'est un environnement assez riche pour y implanter de nombreuses intrigues. J'ai juste trouvé perturbant que les filles appellent leur mère par son prénom. Je ne savais jamais qui était qui !

       L'autre point fort du roman, c'est qu'il nous rappelle à quel point il s'agit d'un roman centré sur les femmes (il suffit de voir le titre) et des femmes fortes. C'est sûrement plus facile à constater à notre époque, où l'on comprend mieux les enjeux, qu'à celle de Jane Austen où il nous est facile de critiquer Mrs Dashwood par exemple, qui échoue à protéger Marianne de ses rêveries d'adolescente. Mais cette femme vient de perdre son mari et d'être chassée de chez elle ! Malgré ses faiblesses, elle n'en est pas moins courageuse. C'est pour cela aussi que j'aime les austeneries, jamais elles n'égaleront le talent de l'original mais elles offrent parfois des points de vue qui nous aident à mieux en saisir toutes les nuances. Ici, la mère m'a beaucoup amusée d'ailleurs, elle n'est pas aussi naïve qu'elle le laisse paraître et les filles sont bien décidées à ne pas se laisser définir par un homme, y compris leur père. Enfin, la relation entre les deux soeurs est également joliment esquissée même si c'est plutôt Wallis (Marianne) qui donne une leçon de vie à Daisy (Elinor) dans ce roman.

       Ce que j'ai moins aimé, c'est que le personnage de Daisy n'a pas la droiture de celui d'Elinor, ce qui aurait pourtant été plus qu'approprié dans ce milieu politique. Et comme, en plus, c'est certainement l'un de mes personnages préférés de Jane Austen et qu'ici l'histoire est racontée de son point de vue, c'était d'autant plus décevant. Les histoires d'amour ne sont pas vraiment passionnantes non plus alors que c'est quand même une part essentielle de l'intrigue, vous en conviendrez, et plus j'avançais dans ma lecture, plus je me détachais de Raison et Sentiments, je dois dire. Finalement, le côté politique, réussi, est un peu au détriment du reste. 

     

    Et si vous voulez ajouter "Ladies of the House" à votre PAL, c'est par ici